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Carnet de bord
Diagramme ascensionnel






DIARY ; (CARNET DE BORD)

14-15 Avril ; toute l’équipe rejoint Katmandu au Royal Singi Hotel, superbe et central. Tout se passe bien !

16-18 Avril ; découverte, visite de Katmandu : Durbar square, Swayambunath, Patan, Bhaktapur ;
c’est la guerre civile ; nous sommes pris dans une manifestation à Patan ; gaz lacrymogène en prime !
Préparatif de l’expédition avec Rai de Thamserku Trekking ; rencontre de notre cook Bis Man Gurung qui conduira le matériel jusqu’au Camp de Base par la route et assurera la tenue du ABC ; revue du matériel.
Interview de Billi Bierling, une journaliste travaillant pour Miss Elizabeth Hawley, chroniqueuse Himalaya.

18 Avril ; vol « Air China » pour Lhassa, avec juste un sac de 20 kg par personne. Le reste de l’équipement transitera par la route jusqu’à Tingri, puis au camp de base. A Lhassa, nous faisons connaissance avec notre guide de la CTMA (China Tibet Mountaineering Association), Ihakchung. Tout notre périple au Tibet et  jusqu’au camp de base chinois sera effectué avec deux jeeps, deux chauffeurs tibétains et notre guide.

18-21 Avril ; visite de Lhassa (3650 m) : Potala, Jokhang, monastères de Déprung, Séra ; acclimatation.

21 Avril ; Lhassa – Gyansté (4000 m) en passant par le lac Yamdrok Tso et trois cols : Komba La (4800 m), Karo La (5010 m) et Lungmar La (4900 m) ; visite au passage du monastère de Samding.

22 Avril ; Gyansté – Shigasté (3960 m) ; Visite de Dzong et du monastère de Gyansté ; c’est superbe !

23 Avril ; Shigasté ; monastère du Tashilumpo ; acclimatation sur les crêtes montagneuses, au-dessus.

24 Avril ; longue route Shigasté – Tingri : 300 km de piste entre 9h et 17h ; beauté sauvage du Tibet.
Très belles vues du Cho Oyu, de l’Everest et du Gyachung Kang, en arrivant à Tingri (4300 m) ; vent, froid.

25-26 Avril ; attente et acclimatation à Tingri (4300 m) ; balade sur une petite montagne voisine ; angoissante attente de notre cook avec nos bagages ; situation politique extrêmement critique au Népal ; émeutes sanglantes, l’Inde fait pression sur le roi du Népal pour abdiquer ; (fait, quelques jours plus tard).
Nous perdons un jour sur notre planning prévisionnel. Finalement le mercredi 26, notre camion arrive enfin vers 20 h avec Bis Man ! Ouf ! Il nous raconte avoir été bloqué quatre jours à la frontière Kodari.

27 Avril ; montée au Camp de Base Chinois avec le camion de matériel et nos deux Jeeps, très beau temps.

28 Avril ; marche d’approche ; montée au camp intermédiaire avec des yacks pour le portage de nos charges. Très longue négociation avec l’Officier de Liaison Dor Jee qui nous impose de prendre six yacks de plus que prévu par Thamserku, à notre charge, soit un excédent de 480 dollars ! Attention, il y a un véritable racket organisé, ici !! Nous avons pesé, re-pesé et finalement re-re-pesé toutes nos charges pour en éliminer le plus possible. Le nombre de yacks imposé par les chinois est égal au poids total divisé par 40 kg. Dans notre cas nous avons utilisé 24 yacks, en 2 vagues, car seulement 18 avaient été prévu le 28/04. Les 6 autres arriverons 3 jours plus tard, avec la fin des charges. Apparemment, cette pratique échappe au contrôle de Thamserku.

29 Avril ; arrivée au Camp de Base Avancé (ABC) à 5700 m ; c’est très haut ; les effets de l’altitude sont notables, plus ou moins prononcés chez certains. Arnaud s’est particulièrement senti mal pendant plusieurs jours. Cela n’est pas forcément compromettant pour le sommet. Chacun doit s’acclimater à son propre rythme et surtout ne pas forcer pour provoquer l’œdème. Tout le monde a plus ou moins un léger MAM.

1 Mai ; première montée au Camp I dans la Killer Slope ; installation du camp I à 6400 m. La montée dans la « Killer » n’est pas très difficile, mais c’est une énorme bavante de 6 heures de montée, dans des éboulis.
Nous avons utilisé 3 porteurs pour nous aider à monter des charges. Acclimatation, difficile pour tous ! Retour au ABC le lendemain ; repos, dodo. Les jours suivants : préparation pour l’ascension complète.

4 Mai ; deuxième montée au Camp I, avec l’ensemble du matériel et de la nourriture pour tenter l’ascension. Nous avons utilisé encore 4 porteurs pour nous aider à transporter le reste des charges. Cela nous a évité une troisième rotation de portage ; fatigue et temps, économisés.

6 Mai ; départ pour le Camp II. Nous nous sommes répartis en deux petits groupes (cordées). D’une part la cordée menée par Claude, avec Serge et Thierry, d’autre part la cordée menée par Denis, avec Mathias et Arnaud. L’idée étant de former des petits groupes autonomes et sécurisés.
Dans cette première montée en altitude, nous souffrons tous d’un manque évident d’acclimatation et surtout du poids considérable des sacs. Nous n’avons plus de porteurs et nous commençons vraiment notre ascension en style « léger », c’est à dire avec tout sur le dos : tente, duvet, nourriture, gaz, matériel divers ; plus de 25 kg assurément, par personne ! Arrivés devant le grand Sérac, il se fait déjà assez tard et le temps s’est dégradé. Claude est passé, mais lorsque nous arrivons, Serge et Arnaud sont bloqués dans le pied du Sérac. Nous improviserons un bivouac en contre bas pour le franchir le lendemain.

7 Mai ; établissement du camp II à 7100 m ; deux tentes sont installées et nous passerons deux nuits.

9-14 Mai ; repos, et attente du beau temps. Durant cette période, une « petite » tempête himalayenne s’est abattue sur nous. Certains sont redescendus au ABC, Claude, Serge et Thierry ; d’autres restent au Camp I pour « économiser » une Killer en aller-retour. Encore faut-il se sentir bien à 6400 pour se reposer !

15 Mai ; deuxième remontée au Camp II, avec la volonté de tenter le sommet. Malheureusement Serge et Thierry sont restés au ABC car soit malade, soit éprouvé, ils n’ont pas pu tenter leur chance. Dommage, ça sera pour une autre fois. Nous remontons donc à 4 vers le camp II. Le beau temps est revenu, et la montée, bien que longue et éprouvante, ne pose pas de problèmes particuliers. Comme il a neigé ces derniers temps, il faut refaire la trace. Claude s’y emploie au début, puis il est relayé par des sherpas d’autres équipes qui remontent aussi avec l’arrivée du beau temps. Pour nous alléger nous n’avons pas tous emporté de duvet. Il devient alors illusoire de se réchauffer les pieds ! C’était pas une bonne idée, car Arnaud en fera les frais avec des gelures aux orteils ; une légère amputation d’une phalange conclura son voyage, retour au pays.

16 Mai ; montée lente vers le camp III. Là encore les sacs sont très lourds. Nous transportons une tente pour quatre pour passer les deux futures nuits à 7500 m. Nous mettrons environ 5 heures pour rejoindre le site du Camp III, superbement situé sur un éperon perpendiculaire à la Yellow Band. Deux heures seront encore nécessaires pour monter la tente, la fixer et s’installer correctement. Soirée surréaliste au dessus des nuages.
Nous finissons le repas et nos préparatifs vers 11h du soir. Le réveil est prévu à 3 heures pour un départ à 5.
C’est très difficile de dormir, voir impossible. Finalement on commence notre préparation vers 3 heures. Il nous faudra pas moins de trois heures pour tout faire : repas, boire et préparer les gourdes, s’habiller et s’équiper dans le noir et le froid glacial de la nuit, à 7500 m !

17 Mai ; le jour du sommet.
Finalement, nous partons vers 6 heures, à la frontale. A 7 heures, nous sommes à la Bande Jaune. Le franchissement est facilité par un couloir raide, en glace. La longue montée vers le Cho Oyu est commencée ! Je filme à chaque fois que c’est possible et Mathias aussi. C’est vraiment impressionnant de voir la vidéo, car ce qui est très difficile de raconter ou de montrer avec des photos, c’est l’extrême lenteur avec laquelle s’effectue notre progression. Le film donne une idée. Thierry, du camp de base, nous filme aussi. C’est magnifique et le temps est superbe !
Nous suivons la même logique depuis le début, c’est à dire que nous nous attendons, Denis, Mathias et Arnaud, afin de faire corps devant l’épreuve. Nous n’avons aucune certitude de réussite et nous progressons lentement pour économiser nos forces. Claude, plus rapide, se détache progressivement devant. Cette dernière étape est vraiment très longue avec des ressauts raides de rochers mixtes et de longues pentes de neige. Lentement mais sûrement nous arrivons au plateau sommital. Il est tard mais le temps est très correct ; très beau le matin, puis couvert de nuages en après-midi. Nous rencontrons Claude vers 14h30, qui redescend. Il aura atteint le sommet très largement avant nous et aura eu juste le temps de photographier le drapeau sommital avec l’arrière plan népalais montrant les faces nord de l’Everest et du Nupse, entrain de se cacher dans les nuages. Le temps s’est très nettement dégradé.
Nous continuons (Arnaud, Mathias et Denis) ; nous arriverons vers 16 heures, avec une autre cordée Tchèque en style alpin, sans oxygène. Nous devons préciser que sur la quinzaine d’expéditions, seules deux n’utilisaient pas d’oxygène et pas de sherpas ! La Tchèque et la notre.
Le temps, capricieux, est redevenu beau et même assez chaud, mais le Népal est totalement dans les nuages. Dommage, nous sommes un peu déçus de ne pas voir cette fabuleuse vue népalaise. Du côté Tibétain, c’est grandiose ; les nuages sont en train de se dissiper. Nous restons 45 minutes au sommet ! Nous filmons, photographions et nous appelons la France avec le téléphone satellite sur notre répondeur Internet.
Moins d’une heure après, notre appel du sommet, le message sera diffusée sur notre site Internet Choyef ; les messages téléphoniques sont audibles par tous !
La redescente au Camp III nécessitera encore 4 bonnes heures.
Le temps qui s’était couvert dans l’après-midi est redevenu beau. Nous assistons au coucher de soleil en arrivant à la tente du Camp III vers 21 h, après 15 heures d’efforts.
Un nouveau message téléphonique sera envoyé pour rassurer nos proches de notre retour.

18-27 Mai ; redescente, démontage des camps, marche de retour, 12 yacks. Tingri – Katmandu, par la Route de l’Amitié, Nyalam - ZangMu - Kodari.

28 Mai ; retour  en France.

Conclusions ; expédition réussie ; bonne ambiance ; superbe voyage au Tibet ; santé OK, (petite gelure).

Vue Sommitale du CHO OYU Claude se photographiant seul au sommet
Arnaud Denis, Mathias et Arnaud.

Certificat Ascension CTMA


11.06.2004